Charte de l’Environnement : Un acte historique
Le congrès qui sera réuni le 28 février à Versailles devra se prononcer sur le projet de loi constitutionnelle relatif à la Charte de l'Environnement.
Si nous pouvons comprendre, dans notre démocratie, que certains parlementaires veuillent s'opposer au gouvernement actuel, nous ne pouvons comprendre que des calculs de court terme, des mesquineries politiciennes puissent défigurer l'enjeu de cette Charte qui dépasse largement les clivages politiques.
Par ce texte, la France, comme elle l'a fait avec les droits de l'homme, ouvre la voie de la reconnaissance du développement durable, de la sauvegarde de l'environnement et du principe de précaution comme valeurs fondamentales et universelles sans lesquelles il n'y aura pas de progrès humain et social.
Après les déclarations du Président de la République, initiateur de la Charte, l'adoption du texte, déjà débattu par les deux chambres, devrait donc constituer un point d'orgue final à ce qui représente une avancée majeure de notre civilisation.
Comment nos élus pourront-ils expliquer à leurs électeurs qu'ils n'ont pu apporter leur soutien à une Charte de l'Environnement qui reconnaît le droit pour chaque être humain à un environnement équilibré et respectueux de la santé, accompagné du devoir de la préservation et de l'amélioration de l'environnement ainsi que du devoir de réparation qui va au-delà du principe pollueur-payeur en instituant une obligation de réparation ?
Comment nos élus pourront-ils expliquer à leurs électeurs qu'ils n'ont pu apporter leur soutien à une Charte de l'Environnement qui représente une vision très pertinente sur les enjeux écologiques actuels et futurs, comme l'importance du réchauffement climatique intervenu au cours du dernier siècle, les menaces pesant sur la biodiversité ou la gestion des espaces naturels ?
Comment nos élus pourront-ils expliquer à leurs électeurs qu'ils n'ont pu apporter leur soutien à une Charte de l'Environnement qui serait, par ailleurs, d'une grande importance en termes d'influence de la France en matière de politique internationale de l'Environnement et pourrait conduire, à terme à la création d'une véritable gouvernance écologique mondiale ?
Le principe de précaution qui effraie tant nos parlementaires ne devrait pas être un frein à l'adoption de ce texte, il ne fait qu'expliciter ce qui existe déjà dans notre droit. Pourquoi s'inquiéter d'une possibilité donnée à chaque citoyen d'agir en homme libre et responsable ?
Pour toutes ces raisons d'espérance, nos concitoyens et les générations à venir seraient en mesure d'attendre l'unanimité de la part de ce congrès.
C'est pourquoi, nous ne pouvons qu'insister auprès de tous les groupes politiques de l'Assemblée et du Sénat pour qu'ils donnent l'image d'un pays réconcilié avec son écologie et capable d'entraîner dans son sillage d'audacieuses politiques d'environnement.
Isabelle JACONO, Présidente
Dominique JULIEN LA BRUYERE